top of page

Les croyances animistes au Laos

Dernière mise à jour : 4 oct. 2021

L'animisme est une conception philosophique, religieuse ou spirituelle selon laquelle l'âme ou le sacré demeure dans toutes choses (individus, animaux, plantes, rochers, rivières, montagnes, etc.), et dans tous phénomènes naturels. L'animisme est en réalité plus une sensibilité, une tendance ou un style d'engagement avec le monde et la nature. La sentience (ce qui anime tout être et qui lui permet de ressentir les émotions, la douleur, le bien être...) qui anime chaque chose y est souvent envisagée comme une force vitale, une force de vie immanent et accessible bien que généralement latente et imperceptible. Au Laos, l’animisme est largement pratiqué, particulièrement chez les groupes ethniques des hauts plateaux montagneux. On y trouve une coexistence du culte des esprit et du culte des dieux.


1/ L’ANIMISME LAO


a. Les Phis Pour les laos, les ‘Phis’, que l’on peut traduire par "esprits" "âmes" ou "fantômes", sont partout. Ils habitent non seulement tous les éléments qui composent l’univers mais aussi les hommes. Bons, mauvais, espiègles, ils dictent la vie de tous et sont la cause de tous les drames et de toutes les joies. Ils sont la version lao d’un génie. Cette croyance ancestrale est largement répandue et de nombreuses ethnies vénèrent quotidiennement les Phis ; des offrandes sont alors posées dans les "maisons des esprit" pour protéger les foyers. Puisque les Phis sont source de misère chez l’homme, des sortes de shaman tentent d’intercéder en la faveur des humains, ils sont l’intercesseur entre les esprits et notre monde. Ils sont à la fois guérisseurs et prêtres. Outre le coté folklorique, des impacts concrets et nuisibles résultent aussi d’un ensemble de superstition liées aux croyances animistes. Le gouvernement a d’ailleurs activement découragé de nombreuses pratiques animistes qu'il jugeait dépassées, malsaines ou illégales, comme l’infanticide des nouveaux-nés mal-formés ou de l'enterrement des défunts sous les maisons. Chez plusieurs groupes ethniques minoritaires, les autorités locales ont promu l’adoption du bouddhisme et l’abandon des croyances dans la magie et les esprits, considéré comme arriérées. En réalité, la pratique animiste diffère grandement d'un village à l’autre. Chaque ethnie à ses propres moeurs, ses propres superstitions. Bien qu’il soit possible de brosser grossièrement les traits qui les unissent, il est impossible d’en faire un compte rendu général et précis.


b. Les Dieux Au Laos, l’adoration des dieux est une croyance ancienne qui perdure malgré la prépondérance religieuse du bouddhisme. Elle coexiste pleinement avec la croyance des Phis et forment ensemble le particularisme de l’animisme lao. Les dieux dirigent les cieux, la terre et l’eau, composés respectivement de l'Empereur de Jade, du Dieu de la terre et du Dragon : Dieu de la mer. Ils ne sont pas des divinités comparables aux religions polythéistes de l’antiquité, ils sont de véritables personnages historiques ayant accomplis des prouesses : protection des récoltes, extermination des monstres, ils accompagnent courageusement les laos à surmonter les épreuves de la vie. Là encore, le culte des dieux n’a pas de système doctrinal, ou d'unité entre les communautés.



2/ LE SYNCRÉTISME BOUTDHISME-ANIMISME

Environ deux tiers de la population lao s'identifie comme bouddhiste (64,7%). La principale forme de bouddhisme pratiquée au Laos est le bouddhisme Theravāda. Ici, le Bouddha n'est pas considéré comme un "Dieu" au sens chrétien, juif ou islamique du terme. La dévotion envers le Bouddha s'apparente davantage au respect qu'un élève porte à son professeur. Les temples bouddhistes "Wat" sont au cœur de la vie communautaire. Chaque village Lao Loum possède son propre Wat, qui devient généralement le point central des festivités et des rituels du village. Une caractéristique importante du bouddhisme au Laos est sa fusion avec d'autres confessions. Effectivement, les Lao ont intégrés l'animisme dans leurs croyances religieuses, tant et si bien que dans certains des principaux temples de Vientiane, le principal objet de dévotion n'est pas une figure du Bouddha mais un "Lak meuang" (pilier de la ville), considéré comme la demeure de l'esprit gardien de la ville.




Les communautés prenant historiquement racine en Chine ou au Vietnam, mélangent des idées confucéennes avec le bouddhisme Mahāyāna. Ainsi, les religions au Laos n'ont pas tendance à s'exclure mutuellement. Au contraire, il y a à la fois une pratique syncrétique et une tolérance générale pour diverses traditions religieuses.

873 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Comments


bottom of page