Début avril, une vague de brouillard s’abat sur le Laos, principalement dans le Nord. Un air si pollué qu’il est difficile de respirer correctement et tout effort physique devient laborieux. Un brouillard si dense que la visibilité a plus de 40 mètres devient trouble et en prime les yeux piquent. Entendre les arbres craquer comme un coup de fusil, les flammes léchant le flanc de la colline emportant les arbres donne un côté apocalyptique au confinement.
Quelle est l’origine de ce brouillard ? L’une des raisons est l’incendie d’une forêt dans la province d’Oudomxay, brûlant plus de 10 000 hectares. A cela s’ajoute, la culture sur brûlis intensifiée depuis l’annonce du confinement au Laos. Les populations vulnérables ont pris la décision de brûler les champs de culture afin de faire pousser des aliments rapides à produire afin d’anticiper un risque de famine. Il s’agit d’une technique agricole traditionnelle qui consiste à rendre fertile le sol grâce aux cendres. Souvent utilisé dans un milieu montagneux pour défricher des zones fortement boisées avec une importante canopée, où les moyens agraires sont souvent rudimentaires. Cependant, cette pratique est critiquée pour sa dégradation durable des sols et sa déforestation.
Il est fortement probable que l’utilisation de la culture sur brûlis provoqua des feux incontrôlés qui alimentent davantage la pollution ambiante. Le fait que le Laos subit d’importantes sécheresses est également un terreau fertile, favorisant la propagation des feux.
Ce brouillard atteignant plus de 500 IQA (selon la sonde à Luang Prabang) était dangereux pour les personnes vulnérables surtout dans un contexte d’épidémie du covid-19, malgré un nombre de cas remarquablement bas (19 cas). Un épiphénomène qui témoigne des craintes de la population face à l’annonce du confinement ainsi que la vulnérabilité des populations les plus fragiles face des changements brutaux.
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