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L'eau : un droit (chantier de CHOM ONG)

Je suis toujours frappé d’admiration quand je regarde mes amis Lao prendre ensemble le destin de leur village. CHOM ONG, ce village Khamu est un bon exemple. Hommes, femmes,adolescents, adolescentes, enfants mêmes, se retrouvent côte à côte pour travailler pour le bien de tous ; celui de la communauté. Ce destin, en l’occurrence celui d’amener l’eau au village s’est concrétisé deux ans auparavant dans la salle communale. Étaient présents le Chef de village avec ses collaborateurs, le Directeur du collège, la Directrice de l’école primaire et nous ; les représentants de l’association Peuples et Montagnes du Mékong. Ensemble nous avons décidé que nous ferions tout pour que ce chantier qui avait subi divers refus puisse se réaliser. C’était un pari et c’est maintenant chose faite : le chantier est en cours animé et conduit par toute la population.


Témoin impuissant et distant, je ressens de l’émotion à les voir œuvrer avec si peu de moyens. Ils n’ont pas d’engins de chantiers pour leur épargner la peine. Ils n’ont que leur bon vouloir, leur désir d’une vie meilleure. Il sont beaux dans ce qu’ils accomplissent. Avec seulement des pelles et des pioches, ils débrouissaillent, dégagent le terrain et creusent des tranchées pour faire passer de futures canalisations. Les sacs de ciment, les tuyaux, les ferrailles sont stockés dans et à l’extérieur de la salle commune du village. Puis ils sont amenés, tirés vers le chantier à la force du poignet. Les hommes portent des étais sur leur épaule pour consolider la structure du chantier. Ils croisent les fers et leur donnent une apparence et font des châteaux métalliques qui donneront naissance à des réservoirs. Les jeunes femmes, pieds dans l’eau, ramassent des cailloux dans la rivière qu’elles transportent ensuite dans des seaux. Il y a des cris, des rires, des plaisanteries. Les sacs plastiques portés sur l’épaule servent à charrier le sable. C’est une ruche, une ruche où chacun prend sa part.






Le chantier de CHOM ONG est un chantier d’adduction d’eau. Pendant des années, les habitants ont été privés de l’essentiel : l’eau si nécessaire à la vie ! Ils n’avaient à leur disposition qu’une eau croupissante qu’ils faisaient bouillir pour la consommer. L’arrivée de l’eau, c’est permettre le retour à l’école des petites filles car trop souvent de corvée. L’arrivée de l’eau, c’est moins de maladies hydriques, l’arrivée de l’eau, c’est offrir un cadre sanitaire légitime. L’eau, c’est un droit.



Jean-Michel COURTOIS

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